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Qui vainc la famine, libère son intelligence. Mais dans le Kivu, le constat est des plus décontenançants.
Tout est à l’arrêt, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais en réalité, dans le monde agricole,
tout à été détruit. Par qui ? Par le Kivutien lui-même. Comment ?
Nul n’ignore qu’à l’« indépendance immédiate », le Belge a pris la poudre d’escampette en vidant champs, plantations et fermes agricoles sans qu’il s’y soit vraisemblablement bien préparé. Alors, les plantations et les fermes du Kivu sont restées, pour la plupart, aux boys des Blancs ou aux amis métayers, jardiniers, lavandiers,… tout dépendait des degrés de relation et surtout d’amitié entre le Patron– colonisateur et ses divers travailleurs.
Régnant en maître dans la demeure de l’ex-colonisateur, le colonisé, le Noir ou le Nègre de l’époque, devenu héritier inattendu, s’est retrouvé partagé entre deux attitudes à prendre. Chacun s’était comporté comme bon lui semblait. Le plus réfléchi a tout de suite cherché à vivre comme son maître d’hier. Même table, même maison, mêmes repas tous les jours, mêmes ordres, même voix, mêmes vêtements, même casque,… Malheureusement, pas la même tête. Ces héritiers qui se sont ainsi comportés ont pu garder leur héritage entre trois et quatre ans durant après l’indépendance. Les successeurs, les plus imbéciles, ont vite tenté de dépasser leurs anciens maîtres Blancs. Si le fermier blanc portait une culotte par jour, lui devait en porter deux ou trois par jour. Si le premier prenait des omelettes faites à l’aide de deux oeufs le jour, le continuateur nègre en prenait cinq. Si le Blanc mangeait une poule la semaine, l’épigone noir en mangeait une par jour, même celles qui pondait encore. Ainsi, les basse-cours se sont vidées en un clin d’oeil. Cette catégorie n’est même pas restée plus de six mois à la ferme
ou dans les champs hérités. En juin, c’est la récolte au Kivu. Les imitateurs des Blancs, transformés en pasticheurs, ont tout récolté, tout placé dans les greniers leur laissés par leurs maîtres. Ils se sont alors mis à consommer, jusqu’aux graines. Et quand le temps des semis est arrivé, ils n’ont eu à remettre à la terre. Conséquence, la faillite totale des fermes et des champs. Et pire, retour de la famine. Mais tout n’était pas perdu. Certains continuateurs ont
perpétué l’industrie agricole en prenant des conseils auprès des anciens maîtres. Et ont ainsi réussi à perpétuer certaines fermes et certains champs jusqu’à la folie de grandeur de certains dirigeants du pays. Ils ont pris la décision de déposséder tous les étrangers colonisateurs en nationalisant l’ensemble des biens leur ayant appartenu. Menant ainsi à la folie cette caste qui s’est dès lors engagée à gérer les fermes et plantations du pays qui avaient été au compte de leurs maîtres Blancs.

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