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C’est dans ses premières dispositions que la Constitution de la République démocratique du Congo prévoit le droit de la femme à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales, ainsi que la garantie de la mise en
oeuvre, par l’Etat, de cette parité dans lesdites institutions (notamment en son article 14, alinéas 4 et 5). Toutefois, bien qu’elle ait été déjà revue et mise en oeuvre, et que lesdites dispositions aient été maintenues, il semble bien qu’elles ne soient pas mises en oeuvre, au pays de Lumumba, depuis plus de dix ans qu’elles existent. Et que l’on n’envisage même pas leur application, depuis. Ni au niveau
des gouvernants, ni à celui des partis politiques, ni à aucun autre. En 2006, comme si la nouvelle constitution avait suscité
un nouveau comportement au Congo-Kinshasa, ce sont plusieurs femmes qui avaient postulé aux présidentielles,
aux législatives, etc. On se rappelle en effet avoir vu une fille Lumumba, une fille Kasa-Vubu, et ainsi de suite, se
porter candidates à la magistrature suprême. Des dizaines d’autres avaient, elles, postulé pour les législatives. On a
encore vu d’autres accéder à la charge sénatoriale. Mais, où a-t-on jamais vu, en Rd Congo, une femme au grade de
général au sein de l’armée ou de la police nationale, par exemple ?
En 2011, à la présidentielle, aucune femme n’avait porté sa candidature. En 2018, c’est une femme seulement qui
passe, en dernière minute, à la sélection de la cour suprême de justice. Au sein des regroupements politiques au pays,
le niveau de progression de leadership des femmes dans la gestion est ridicule (6,49%), tandis que la direction des
partis politiques – bien que cela soit encore bien bas – augmente (7,2% en 2015 à 11,85% en 2018). Nos dirigeants
n’ont-ils pas honte de proclamer sous tous les cieux que la Rd Congo est un pays démocratique ?
Nous avons, depuis bientôt soixante ans que nous sommes indépendants, confié tous les postes de gestion de
la chose publique, uniquement à des hommes. La gouvernance est-elle exclusivement une tâche masculine ? Et, de
plus, quasiment tous ces hommes qui nous ont dirigées, ne se sont-ils pas, à terme, révélés décevants ?

Pour quelle raison ne tentons-nous pas l’expérience de femmes à la magistrature suprême? D’autres, ailleurs, ont tenté, et ont
fait l’honneur de leurs pays ainsi que des peuples qu’elles ont dirigé. En effet, n’observe-t-on pas le savoir-faire des
femmes qui assument des tâches de gouvernance en Allemagne, au Royaume-Uni, entre autres ?

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