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Les structures sanitaires se développent comme des champignons à Mwenga-centre. Ici, les conditions de
traitement des malades qui sont, pour la plupart des femmes et des enfants restent déplorable.

Des centres de santé et des dispensaires se multiplient, dans le chef de lieu du territoire de Mwenga.
Leur état, en termes des infrastructures, d’équipements sanitaires et de qualité des soins, sont à déplorer.
Cette prolifération de structures sanitaires à Mwenga inquiète déjà de nombreuses organisations de la société civile basées à Mwengacentre. Il s’observe que la plupart des patients qui s’y rendent sont des femmes et des enfants, avec tous les risques de s’exposer à la mort ou alors à des conséquences relatives aux mauvais traitements.
Face à cette situation, le médecindirecteur de l’hôpital général de Mwenga, Dr Crispin Milenge, appelle la population de son ressort à éviter de se faire soigner dans les dispensaires disséminés dans différentes localités de la chefferie de Basile et ses environs. Selon lui, plusieurs malades en état d’urgence en proviennent. « Vous allez constater
avec moi que les malades quittent leurs maisons dans des situations normales. Arrivés dans ces dispensaires,
des personnels permanents se mettent à les soigner sans aucune expérience, ni connaissance nécessaire en sciences infirmières. Tôt ou tard, l’état de ces malades se détériore, c’est en ce moment que le malade aura la conscience de
se diriger vers l’hôpital général de référence, dans une situation déjà grave », témoigne notre source. «Pire encore, les matériels utilisés sont archaïques, et les conditions de conservation des médicaments sont à déplorer », ajoute-t-il. Selon le Dr Milenge, le chef-lieu du territoire de Mwenga fait face à une prolifération de structures sanitaires
qui ne répondent pas aux standards nationaux et internationaux. Il déplore même que ces dispensaires vont jusqu’à se risquer à réaliser des opérations chirurgicales sans aucune intervention de spécialiste ou de médecin. Cette
situation, selon lui, met en danger la vie des femmes et des enfants qui sont, pour la plupart, les bénéficiaires
de leurs soins. De son côté, Lukeka, infirmier à l’Hgr de Mwenga, qualifie les personnels soignants qui travaillent
dans ces dispensaires, de peu qualifiés. Il ajoute, en plus, qu’en dehors de ces dispensaires, la population recourt à l’utilisation de médicaments traditionnels sans aucune précision liée au respect des doses. Le président de la société civile, sous-noyau de Basile, Urbain Basubi, confirme le fait, et ajoute que ces structures sanitaires qui poussent
comme des champignons, ce n’est pas seulement qu’elles manquent de personnel qualifié, mais également,
les équipements utilisés laissent à désirer. Selon lui, les inspecteurs de la Santé devraient mener valablement leur travail afin de protéger la population. Il pense que la zone de santé de Mwenga doit faire de son mieux pour procéder à l’identification des dispensaires viables, et procéder en outre à la fermeture des autres structures
sanitaires non en règle.
Contactés, certaines malades qui se sont confiées à notre micro ont fait savoir que l’Hôpital général de Mwenga est très éloigné de leur milieu, et qu’en plus de cela, les soins médicaux y sont très coûteux. Selon Neema Bililo, « l’Hôpital général de référence de Mwenga est très loin de ma maison. Moi, je suis habitante de la localité d’Ilinda. Il
faut une longue marche à pied pour atteindre le lieu des soins. En plus, s’ajoutent les frais de soins de santé.
Les soins de santé à l’Hgr Mwenga sont très coûteux. Par exemple, pour seulement la consultation, on exige 5.000 Fc. Alors qu’avec cette petite somme, je me sens très à l’aise pour me rendre dans une structure sanitaire plus proche, où on exige une somme de 1.000 Fc à 1.500 Fc pour une consultation. C’est qu’avec 5.000 Fc, je peux déjà accéder à quelques comprimés », a-t-elle ajouté. C’est ce qui explique, selon elles, la fréquentation des structures sanitaires qui sont proches de leurs domiciles. Compte tenu de cette situation, Milenge explique qu’à l’Hgr Mwenga, il y a des médecins, il y a du personnel qualifié. D’ailleurs, 5.000 Fc, ce n’est pas suffisant par rapport à la qualité des soins administrés aux malades. Il a lancé un appel à tous les habitants du territoire d’éviter de se faire soigner dans les dispensaires disséminés dans le milieu. La société civile, sous-noyau de Mwenga, exige de l’ordre dans ce secteur pour limiter les dégâts.

Christian Kika

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