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La circonscription de Beni fait partie des circonscriptions écartées par la Ceni pour participer à l’élection présidentielle du 30 décembre. L’annonce a été faite le 26 décembre par le président de la centrale électorale, Corneille Nangaa. Le 30 décembre, la population de Beni a organisé ses propres élections sans l’accord de la Ceni.

La commission électorale nationale indépendante est la seule structure en Rd Congo ayant en charge l’organisation des élections présidentielles, législatives et provinciales. Pendant que la population congolaise toute entière attendait la tenue des scrutins au pays, la Ceni a pris une série de mesures pouvant lui permettre de les organiser. Parmi ces mesures, figurent l’annulation de la tenue du scrutin présidentiel dans les circonscriptions de Beniville,
Butembo et Yumbi, alléguant respectivement l’épidémie d’Ebola et les violences intercommunautaires qui sévissent dans ces régions
comme motifs principaux. Leurs électeurs ne devraient prendre part qu’aux législatives et aux provinciales en mars prochain.
Cette situation a provoqué une série de troubles dans la ville de Beni et dans le reste du pays pour contester la décision de Nangaa.
Pour rappel, le territoire de Beni est depuis plus de deux ans confronté à plusieurs atrocités liées aux massacres, tueries, et viols perpétrés
par les rebelles ougandais des Adf-Nalu. En plus, s’ajoute la propagation de la maladie à virus Ébola qui a été découvert à Magina,
un petit village situé dans ce territoire.
La population de Beni vote mais contre la volonté de la Ceni Privés de vote par une décision critiquée de toutes parts, les habitants
de Beni ont décidé de se prendre en main et d’organiser un scrutin parallèle « à l’ancienne », en récupérant notamment des urnes des précédents scrutins, des chasubles de la Ceni et en prévoyant même de quoi se laver les mains avant le vote pour montrer qu’il est possible de contrer la propagation d’Ebola. Indique La Libre Afrique. « On sait très bien que notre voix ne sera pas entendue par la Ceni »,
explique Jean-Pierre, un des électeurs matinaux de Beni. « On est dans la symbolique, mais on veut montrer que le report des élections
chez nous est purement une décision politique et manipulée des MM. Nangaa et Kabila. » L’élection de ce dimanche à Beni a forcément été organisée en dernière minute et sans publicité. Trois urnes attendent les électeurs. Même constat à Butembo. Ici, ce sont deux urnes qui attendent les électeurs. ‘‘On n’a rien inventé.
On a repris ce qui se faisait avant et ça marche’’. Au fil des minutes, la file des électeurs s’allonge. ‘‘Il n’y aura pas de tricherie, il n’y
aura pas de double vote ici. On va dépouiller le scrutin et on annoncera les résultats.’’ ‘‘A condition qu’on nous laisse faire’’, explique
une dame évoquant la présence de policiers aux abords des files des bureaux de vote improvisés. « Ils sont là depuis le début de la
matinée. Ils observent, mais nous laissent faire. Qu’en sera-t-il quand le soir sera tombé ? On en va pas s’éloigner, on va surveiller ce que
les policiers vont faire. S’ils veulent nous empêcher de dépouiller, on ne se laissera pas faire et compte bien communiquer largement le
résultat de notre vote. » Électeurs qui se massent de plus en plus nombreux au fil des heures. Le bulletin de vote comporte trois cases pour permettre à l’électeur de donner par écrit le nom de son candidat pour la présidentielle, la législative et la provinciale.
Le déroulement du scrutin à Beni a attiré l’attention de nombreux observateurs nationaux et internationaux. Selon certaines indiscrétions,
la ville de Beni, de Butembo et de Yumbi étaient victimes des stratégies de la Ceni. Après que la ceni a annoncé l’incendie de son
entrepôt, elle se trouvait devant une situation difficile. C’est celle d’avoir les machines à voter pour couvrir la ville province de Kinshasa.
Il fallait alors sacrifier certaines circonscriptions au profit de la capitale congolaise. Suite à la présence des virus Ebola, des conflits inter-communautaires, la circonscription de Beni ville, Beni territoire, Butembo et Yumbi sont écartés de la course.

Des actions contre l’annulation du scrutin présidentiel Au Nord-Kivu, une vive tension s’est faite observée depuis le vendredi
28 décembre à Majengo, quartier du Nord de la ville de Goma. À la base, l’appel de la société civile du Nord-Kivu et de la coalition Lamuka au sujet d’une journée ville morte pour protester contre la décision de la ceni de reporter les élections dans certaines
circonscriptions électorales. C’est depuis 9 heures locales que plusieurs dizaines de jeunes ont commencé par ériger des barricades
sur les principales artères. La circulation est perturbée, particulièrement sur l’axe Mutingamarché Majengo de plus de 2 km.
La police et l’armée ont dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes et des tirs de sommation. Signalons, cependant, que dans
la journée du 27 décembre 2018, la coalition Lamuka, soutenant le candidat Martin Fayulu, a appelé à une journée ‘‘ville morte’’ dans tout
le pays, le vendredi 28 décembre, pour protester contre un nouveau report partiel du scrutin du 30 décembre à Beni, Butembo et Yumbi.
Cette situation était observée dans la ville de Beni, ici, la police s’est déployée très tôt le matin sur les artères de la ville de Beni pour
empêcher tout cas de rassemblement de la population. En sus, la population de Beni s’est attaquée aux installations des centres de riposte de maladie à virus Ebola pour s’emparer des équipes du personnel médical tout en détruisant carrément les installations des médecins sans frontières. Un acte à ne pas encourager.

Christian Kika

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