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L’insécurité s’installe dans la Plaine de la Ruzizi en territoire d’Uvira. Plusieurs attaques à main armée, assassinats
crapuleux ou ciblés et braquages des véhicules y sont déjà enregistrés en février 2019.

Le jour de la Saint Valentin, c’est-à-dire le 14 février, une attaque meurtrière attribuée aux rebelles burundais du Front national de libération (Fnl) fait état de 2 tués et 6 blessés. L’intervention musclée des éléments des Forces armées de la République Démocraphique du Congo (Fardc) positionnés dans la région met fin à l’agression. Cet énième cas d’insécurité déclenche la colère des agences de transport sur la ligne Bukavu – Uvira qui demandent à leurs collègues de se joindre à eux pour lancer et faire entendre leur cri de détresse aux autorités concernées. Les agences de transport de la ligne Bukavu -Bujumbura solidarisent effectivement avec leurs collègues du trajet
Bukavu – Uvira et déclenchent une grève de trois jours. Moins d’une semaine plus tôt, le 7 du même mois de février, un jeune motocycliste à la fleur de l’âge, 17 ans à peine, perd la vie sur ce qu’on peut appeler maintenant la route de la mort. Selon les sources locales, le jeune-homme serait tombé dans un guet-apens tendu par des ravisseurs qui n’ont pas encore été identifiés. Le modus operandi est différent de celui de l’attaque du 3 février. Le corps de la jeune victime a été trouvé sur le bas côté de la route. Le motard semble avoir été tué par strangulation. La matinée du dimanche 3 février 2019, à Rushima dans la Plaine de la Ruzizi, un véhicule en provenance d’Uvira et à destination de Bukavu tombe dans une embuscade tendue par des éléments armés. Selon un témoin oculaire, ces assaillants vêtus en treillis militaire ne sont autres que ces bandits de grand chemin qui sévissent depuis longtemps sur la route Kamanyola – Uvira. Cette attaque fait 9 blessés parmi les passagers qui subissent un dépouillement en règle d’objets de valeur dont des montres à poignet,
d’ordinateurs portables, des téléphones cellulaires et de l’argent liquide. Un militaire des Fardc est tiré à bout portant et meurt sur le
champ. Le vaillant soldat a vécu le drame et a tenté de secourir les victimes. La Société civile d’Uvira, désemparée, décrète une journée
‘‘ville morte’’ pour exprimer son ras-le-bol par rapport à cette recrudescence de l’insécurité. ‘‘La population est en droit de savoir ce qui s’y passe réellement. Pourquoi nos corps habillés n’arrivent pas à mettre fin une bonne fois pour toutes à ces attaques qui n’en finissent plus. Pas moins de 5 attaques dont certaines mortelles pour le seul mois de février. Je faillis y laisser ma vie et celle de ma fille, en venant de Bukavu. Je suis maintenant obligé de transiter par deux pays étrangers, le Rwanda et le Burundi, pour rejoindre Uvira. A qui profitent ces
crimes ?’’, s’interroge un ancien et régulier usager de cette route, visiblement apeuré.

Adolphine Mubake

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