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L’Association des femmes des médias (Afem) vient de publier les résultats de sa recherche sur le genre dans les médias en province du Sud-Kivu. Les hommes occupent majoritairement les postes clés de commandement. Les dames sont plus nombreuses à sourire ou à se morfondre dans les salles ou box de réception. Le déséquilibre est criant.

L’Association des femmes des médias (Afem) organise, le 25 avril, à l’auberge Exodus de Bukavu, une conférence et présente les résultats
de son enquête sur le genre dans le paysage médiatique du Sud Kivu. Les recherches ont été menées dans 20 structures dont 9 radios,
4 radios-clubs, 8 noyaux clubs d’écoute, sur un échantillon de 917 personnes parmi lesquelles 294 femmes et 523 hommes, l’objectif
global étant de dégager le nombre et la position des femmes ou filles au sein de ces organes.
Les hommes commandent et les femmes encaissent
Quatorze pour cent de femmes contre 86% d’hommes occupent le poste de directeur dans tous les médias enquêtés dans la province.
Pour le poste de chargé des programmes, les femmes représentent 19% et les hommes 85%. Aux fonctions de rédacteur en chef,
il y a 88% d’hommes et 16% de femmes. Les postes d’administrateurs sont occupés à 67% par les hommes et 33% par des femmes.
Quant aux tâches de caissier il y a 59% d’hommes contre 41% de femmes. A la réception, on note 40% d’hommes et 60% de femmes.
Les responsables des médias et journalistes admettent effectivement que les hommes sont mieux positionnés que les femmes, les
écarts étant moins significatifs au bas de l’échelle au niveau des postes de caissier et de réceptionniste.
Cette situation peut être interprétée en termes de la division sexospécifique de responsabilité entre les hommes et les femmes. Sur le
champ, la charte pour l’équité du genre dans les médias élaborée en 2014 est amendée. Elle devrait être adoptée de manière facultative
dans les 48 heures, comme les participants e recommandent.

Quelques dames leaders de la presse
Parlant des avancées enregistrées dans l’intégration du genre dans les médias au Sud Kivu, Gisèle Baraka évoque les nominations de
quelques dames à la direction de quelques médias. Il s’agit de Nelly Adidja à la Radio Télévision Ngoma ya Kivu (Rtnk), et de Julienne
Baseke à Mama Radio. Par ailleurs, Prisca Bukaraba dirige Iriba FM, Solange Shagayo la Radio Star, Yalala Lusungu la Radio universitaire de l’Institut supérieur de développement rural (Isdr/Bukavu), Esther Kanga Hope channel Tv à Bukavu et Faradja Zawadi l’extension de la Rtnk à Walungu. Raissa Kasongo, elle, est la chargée des programmes à Radio Maendeleo. Cela étant, les participants saluent l’enquête de l’Afem qui sert désormais d’outil de plaidoyer pour la promotion de l’équilibre genre dans différents médias en province du Sud Kivu. « S’il faut doter la famille communicationnelle de nouveaux instruments juridiques pour aller de l’avant, cette recherche revêt un caractère spécifique vis-à-vis de la contribution de la femme dans la marche de la presse congolaise dans un contexte post conflit », encourage le coordonnateur provincial du Conseil supérieur de l’audiovisuel (Csac / Sud-Kivu), Janvier Museme Kilondo Nkula, l’air préoccupé. Le
directeur de Vision Shala, Justin Kyanga, lui, juge interpellatrice la démarche de l’Afem. Il s’engage à accompagner dans cette révolution
du genre que connaît l’humanité. Pour Prisca Bukaraba d’Iriba Fm, ces résultats de l’enquête de l’Afem viennent réveiller la conscience de
chacun.
Pour la promotion du genre dans les médias
D’autres participants pensent qu’il faut organiser des séances de renforcement des capacités des femmes journalistes au sein des
médias. D’autres jugent qu’il faut mobiliser des fonds pour garantir un salaire décent et un emploi stable. La membre de l’Afem, Sourire
Muhigirwa, ajoute qu’il faut promouvoir l’entrepreneuriat médiatique pour assurer l’indépendance des médias sous l’emprise des manipulations politiques par manque des moyens. Les responsables des médias présents suggèrent que les organes de presse soient dotés des équipements nécessaires en termes d’énergie pour que ceux-ci fonctionnent à temps plein. La chargée du programme médias à la Coopération suisse, Marie Louise Issanda, elle, recommande que les responsables des médias adoptent des politiques d’intégration du genre dans tous ses aspects car ce critère sera pris en compte dans la deuxième phase de son projet d’appui aux médias.
En effet, l’analyse des conséquences issues des différents paramètres de l’étude prouvent que le genre n’est pas encore effectif au
sein des médias au sud Kivu. Et ce, suite à différents aspects liés à la fois à aux normes socio-culturelles et aux ressources insuffisantes.
Certes, des changements ont été enregistrés mais le travail et des efforts à fournir restent énormes et demandent l’implication de tous.
Cet appel devrait interpeller particulièrement les 20 structures enquêtées dont 9 radios (Mandeleo,Mama Radio, Star, Svein, Rtnk, Apid, Bubusa, Message du peuple, Mugote et Mutula), quatre radios-clubs (Centre d’initiative d’appui au développement de Luberizi, 2uki de Walungu, Dunda na Yesu de Kamituga, Jeunes unis pour le développement de Bukavu), huit noyaux clubs d’écoute d’Uvira, de Mugogo, de Kamituga, de Katana, d’Ihusi, d’Idjwi, de Fizi et de Shabunda.

Egide Kitumaini

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