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La police vient de disperser la marche des enseignants ce lundi 10 août 2020. Les enseignants condamnent cet acte malsain. Ces professionnels de la craie disent être méprisés par le gouvernement.

Sachet noir sur la tête, les enseignants entament  leur marche vers 10 heures  ce lundi 10 août.

La marche  devrait débuter  au  bureau de coordination de la société civile jusqu’au gouvernorat de province à La botte pour déposer leur mémorandum.

Les éléments de la police nationale congolaise, Pnc,  leur demandent de changer l’itinéraire de leur marche pour déposer leur mémorandum à l’hôtel de ville  de Bukavu où le maire pourra se prononcer. Chose demandée, chose faite !

Ils scandent des chansons demandant le respect des accords  de Bibwa pour une bonne éducation des enfants.

Sur leurs calicots, on pouvait lire :

« Pas de rentrée scolaire sans le respect des accords de Bibwa, la gratuité ne signifie pas sacrifier les enseignants, diplôme égal, salaire égal, les enseignants du Sud-Kivu exigent la paie des NU, la suppression des zones salaires, la paie du 2ème et 3ème pallier ».

Arrivés à la mairie de Bukavu, les éléments de l’ordre tirent des bombes à gaz lacrymogène pour disperser des manifestants.

Quelques blessés ont été signalés, téléphones et argents perdus.

Selon des sources sur place, un enseignant du lycée Cirezi a été touché par balles.

Les enseignants s’indignent.

 « Nous déplorons la manière dont nos policiers se comportent. Toutes les autorités nationales et provinciales savaient que les enseignants devraient  marcher aujourd’hui », argue David Cikuru, tout furieux. Il est enseignant et président de la société civile sous noyau d’Ibanda.

Pour lui, l’état de droit n’est pas respecté en Rd Congo.

« Nous ne savons pas si nous vivons dans une dictature ou dans un état de droit. Nous demandons que justice soit faite. Pourquoi tolérer les marches des politiciens mais refuser celle des enseignants? », se demande-t-il avec des larmes aux yeux.

Un autre enseignant dans la foule  laisse entendre qu’il n’y aura pas reprise des cours  si les enseignants continuent à être maltraités.

« Je suis tellement déçu par le comportement de nos autorités. Je présume que l’année scolaire est terminée. Nous ne pouvons rien sauver. Que les élèves restent à la maison », juge-t-il avec déception.

Notons que les enseignants prévoyaient descendre dans la rue le 03 août  dernier pour réclamer le respect de leur droit, mais cette marche a été reportée pour  des raisons d’ordre organisationnel à ce 10 août 2020.

Joëlle Bufole

 

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