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Trois différents puits d’or d’extraction situés au chantier D3 dévore une cinquantaine de creuseurs et endeuille toute la ville entière. Les inondations dues eaux de pluies surprennent des creuseurs majoritairement, jeunes en plein travail dans les tunnels de D3 et les engloutissent d’un coup. Inconsolables, les familles de victimes et les habitants de kamituga ne sachant plus à quel saint se vouer, ils s’en remettent au Dieu tout puissant pour le salut des âmes des disparus.

La nouvelle tombe comme une pilule amère à avaler pour les habitants de la ville minière de kamituga et ses environs, dans la soirée du vendredi 11 septembre 2020. C’est la panique générale, une foule d’habitants se dirige vers le chantier D3 pour s’enquérir de la situation.

Triste vérité malheureusement, toutes les issues des tunnels sont bouchées par les inondations causées par les eaux de pluies mêlées au sable. Personne, encore moins personne parmi les creuseurs n’est sortie de ces différents puits d’extraction d’or. C’est le début du deuil général.

Pleurs, émotions, et psychose c’est du moins l’atmosphère qui caractérise à cet instant même la ville de kamituga, située à 180 km au sud-ouest de la ville de Bukavu au sud Kivu.

Les premières interventions sans succès.

Répondant aux appels à solidarité de notables du milieu, les jeunes se mobilisent afin de faire sortir les corps des victimes des tunnels. Du coup, le travail de pelletage s’effectue toute la nuit sans succès.
« Je remercie les jeunes qui se mobilisent pour les travaux. Je demande à d’autres jeunes de se joindre à nous pour essayer de voir si on va aboutir à quelque chose » déclare émotionnellement, Mukambilwa Silibo, acteur de la société civile à Kamituga.

« Ces Puits d’or ont une profondeur de plus ou moins 100 mètres. C’est qui complique davantage les travaux de pelletage. Les autorités devraient appuyer nos efforts. Amener surtout des motopompes et d’autres engins capables d’asperger l’eau et du sable » ajoute Mukambilwa.

Assistant désespérément aux travaux de pelletage, Feza Bitondo, la trentaine d’âge révolue semble comprendre que malgré les efforts des secouristes, il est difficile de retrouver des survivants.

« C’est depuis 14heure qu’ils ont été engloutis. Il est déjà 19h et on n’a presque rien fait. Seul Dieu peut consoler nos cœurs » s’exprime en pleurant, à un membre du club de lecture du journal le souverain libre.

Réaction et message de compassion

Les réactions fusent de partout sur la toile comme dans les médias locaux. Certains compatissent avec les familles de victimes et d’autres interpellent les autorités à définir les mécanismes de protection de creuseurs contre les accidents dans les mines.

Le chef coutumier de la chefferie de wamuzimu, en séjour à Lugushwa, une autre localité minière située à 50 km au sud kamituga ouvre le bal des réactions.

Sur sa page Facebook, le Mwami Christian Longangi note qu’il compatit avec les femilles de victimes et souhaite que la douce de ses ancêtres leur soit douce et légère.
S’en suit immédiatement, celle du notable Ladys Muganza Wandamu envoyé à la rédaction centrale du journal le souverain.

« C’est avec beaucoup d’amertume que nous apprenons ce soir la mort des orpailleurs dans les mines de kamituga. Nous partageons ces douleurs avec les familles biologiques ainsi que toutes les familles du territoire de Mwenga. Par cet incident déplorable, nous sollicitons le concours de l’Etat congolais et du gouvernement provincial pour qu’ils apportent leur soutien aux creuseurs dont le rôle ne se limite pas seulement au paiement des taxes », martèle ladys Muganza wakandwa, notable de Mwenga.

La société civile dénonce et recommande

Dans un message audio envoyé tard dans la soirée à notre rédaction, le trésorier du bureau de coordination de la société civile, le Pasteur Nicolas Kyalangalilwa déclare que la société civile est écœurée de la nouvelle de la disparition de plusieurs creuseurs à kamituga.

« Elle exige des autorités une prise en charge des familles de victimes. Exige aussi des enquêtes claires et demande aux autorités de prendre leurs responsabilités. Ils ne doivent pas seulement récolter les taxes auprès de ces creuseurs mais ils doivent aussi créer des situations qui protègent ces creuseurs car ils sont des simples citoyens à la recherche d’une meilleure vie pour leurs familles » conclut-il dans son message.

Pendant ce temps, les acteurs de la société civile qui interviennent dans la thématique mines dénoncent le fait que le SEAMAP(Service d’Assistance et d’encadrement de l’exploitation Minière à Petite échelle) ne joue pas correctement son rôle, celui de sécuriser et d’encadrer les creuseurs.

« Ce service est devenu plus taxateur ou percepteur des taxes. Il ne peut pas rançonner les creuseurs et à qu’à leur tour ils ne bénéficient pas de la sécurité et de l’encadrement qu’il faut » déclare farouchement avec Raoul kitugano, l’un des acteurs clés du groupe de travail thématique Mines et hydrocarbures de la Société civile du Sud Kivu.
De son coté le directeur de programme du CRESA et délégué de la société civile à la coordination technique du CPS/SK Me Benjamin Bisimwa  demande aussi à d’autres organisations qui interviennent dans cette thématique de continuer à sensibiliser les creuseurs et les former sur la prévention des accidents dans les mines.
« Il faut aussi que l’Etat congolais prenne en charge les cérémonies funéraires de ces compatriotes morts courageusement à la recherche de leur survie » insiste-il.
Aucun message encore moins un bilan officiel n’est présenté par les autorités de la province. Wait and see !

Trésor ilanga

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