0 5 minutes 3 ans

Une femme enceinte perd la vie. Ce décès intervient ce lundi 30 novembre, après lui avoir administré des coups au niveau de l’abdomen. Une conséquence malencontreuse après qu’elle se soit disputé un lourd fardeau avec sa collègue portefaix.

Cette situation malheureuse arrive lorsque des activistes des droits humains et spécialement ceux qui militent pour la promotion des droits des femmes célèbrent les 16 jours d’activisme.

Le rôle de mère nourricière et celle qui donne la vie sont source de respect dans la culture congolaise. Cela se justifie par la célébration avec pompe, de l’arrivée d’un nouveau-né, après neuf mois de grossesse.

Cependant, dans la zone de santé de Kalonge, en territoire de Kalehe, la grossesse et l’accouchement demeurent des événements truffés de plusieurs risques.

Cela suite aux travaux lourds et pénibles qu’exercent des femmes pendant neuf mois de grossesse. Avec la vie au taux du jour, plusieurs d’entre elles en situation de grossesse, transportent des fardeaux sur leur dos et par-dessus leur tête.

Elles parcourent des dizaines de kilomètres de distance. Elles sont confondues à des véhicules cargo, car le poids du fardeau dépasse largement le leur.

Parfois, elles arrivent à décharger tout un camion plein des marchandises. Elles assurent une soudure entre deux endroits lointains inaccessibles faute de la dégradation avancée de la route.

En province du Sud Kivu, la situation des femmes qui perdent leurs vies dans des telles circonstances reste précaire et a un impact négatif à la fois sur leurs ménages ainsi que sur toute la communauté, à travers leur fonction d’éducatrices.

Ainsi, leurs familles sont privées de leur contribution tendant à subvenir aux besoins ménagers. Egalement, des enfants sont privés de l’affection maternelle.

De ce fait le régime nutritionnel dans la famille sans mère se détériore. La scolarité des enfants devient difficile. La disparition d’une femme est aussi une grande perte pour sa communauté.

Eu égard à ce qui précède, il s’avère important de mettre en place des stratégies pour réduire les risques liés à la santé maternelle dans la zone de santé de Kalehe. « Cela peut sauver des vies », pense Espérance Nyota de l’Union pour l’émancipation de la femme autochtone, Uefa basée à Kalehe soutenant «qu’une croissance économique soutenue et partagée peut entraîner des progrès, créer des emplois décents pour tous et améliorer le niveau de vie ».

L’Etat congolais devrait identiquement axer ses priorités à la promotion de la santé maternelle sans risque afin de réduire les souffrances encourues par des femmes issues des familles désœuvrées. C’est ce que développe également l’objectif 8 des objectifs de développement durable.

Créer des opportunités en leur faveur les aiderait à créer de l’emploi qui présente moins de risques comme cela a été le cas d’un projet sur la lutte contre la ‘’cargolisation’’ de la femme initié par le professeur Bugeme Zigashane et appuyé par la Coopération Suisse.

La réduction de la mortalité maternelle et infantile est sujette de beaucoup d’aspects. Il demande que des efforts soient fournis et bien coordonnés entre services étatiques et ONG œuvrant  dans le domaine de santé et de l’autonomisation de la femme.

Dans ce sens, les femmes auront à surmonter des obstacles qui les empêchent d’obtenir les moyens de leur subsistance.

 Il est donc important d’évaluer les besoins de la femme de Kalonge, les conditions de vie de sa communauté à fin de trouver une solution durable au problème.

Des activités de sensibilisation doivent être menées pour que la communauté renforce son soutien et s’engagement à réduire le risque lié à la maternité bien que la covid-19 ait bouleversé des milliards de vies et mis l’économie mondiale en péril.

Ces ravages économiques et financiers doivent interpeller les gouvernants congolais. Ils doivent du respect pour la femme car Camara Laye disait dans le poème ‘’A ma mère’’ : « Femme des champs, femme des rivières, femme du grand fleuve, ô toi, ma mère je pense à toi ». Une façon de dire merci à la femme !

Claudine Lumvi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *