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Cinq enseignants œuvrant dans le territoire d’Idjwi sont victimes d’un naufrage. L’incident arrive après plusieurs ‘’va-et-vient’’ effectués par ces instituteurs entre le territoire insulaire et la ville de Bukavu.

Ces professionnels de la craie se noient sur le lac Kivu alors qu’ils étaient à la quête de leur salaire à la banque dénommée Tmb, agence de Bukavu. Dès lors, personne n’évoque les noms de ces martyrs qui tombent sur le champ de bataille. Cette nouvelle ne saurait être une rumeur. D’autant plus que l’évènement arrive lorsque leurs pairs se retrouvent en sit-in devant la banque, réclamant leur salaire bloqué dans cette institution financière.

Voulant assurer la survie de leur famille à travers la perception de leur salaire, ces personnes disparaissent inopinément. Leur disparition est qualifiée d’acte de sainteté. N’ont-ils pas donné leur vie pour leur famille ?

Pendant ce temps, certains officiels congolais se contentent de sensibiliser l’opinion sur l’appropriation des mesures sanitaires et gestes barrières afin de stopper la covid-19. Ils adhèrent également à l’approche de l’enseignement à distance copiée en France alors que la technologie congolaise n’est pas accessible à chacun.

Malheureusement ce comportement non adapté et copié ailleurs ne répond pas aux besoins locaux. Le chef de l’Etat décrète l’État d’urgence sanitaire. Les activités scolaires et académiques sont suspendues. Plusieurs élèves, notamment des filles, s’exposent. Des étudiantes sont rendues grosses. Plusieurs cas de viol et violence sexuelle sont rapportés par les organisations qui défendent les droits des femmes.

La période de trêve scolaire et académique concerne aussi les enseignants. Des étudiants organisent une marche à travers laquelle ils demandent la reprise des enseignements et le début de l’année académique 2020-2021. Avec des bombes lacrymogènes, la police nationale les empêche de déposer leur mémorandum.

Le chef de l’Etat avait ordonné que les enseignants soient payés bien que la crise due au coronavirus persiste. La reprise des cours est conditionnée par le ministre Willy Bakonga. « Si l’Inrb nous donne de bons indicateurs, nous reprendrons les cours,…», certifie le patron de l’Epst.

Par ailleurs, plusieurs écoles fonctionnent clandestinement. A Bukavu, des élèves initient des séances de remise à niveau. Ils vont à l’école sans uniforme pour tromper la vigilance des services de renseignement. Leurs parents acceptent de payer leurs enseignants. Les classes terminales sont les plus concernées par cette tricherie.

Les gestes barrières ne sont pas respectés. Des observateurs se demandent le rôle des inspecteurs. Une altercation a été signalée dans une école secondaire de Bukavu. En fin de compte, certains élèves seront capacités. D’autres se contenteront de tourner leur pouce.

Claudine Lumvi

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