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C’est au prix du sacrifice et d’abnégation que le peuple congolais a abouti à l’alternance qui devait le conduire au changement positif dans son vécu quotidien. Cet espoir risque de se transformer en utopie.

C’est ce qu’indique un groupe de professeurs d’universités œuvrant en province du Sud Kivu. Ces acteurs scientifiques démontrent que le peuple congolais assiste à une destruction prononcée de l’existence d’une nation fondée sur des valeurs positives.

Ainsi, pour se défaire d’une telle situation, ce peuple est appelé à choisir entre metanoia et disparition. En choisissant, « il doit s’inscrire en faux contre cette disparition et, après ce changement profond, opter non pour une simple déconstruction, mais pour une déconstruction-reconstruction », avertit l’assistant Bashona Cimanuka André.

Il pense également qu’il s’agit d’une part de déconstruire l’Etat de non droit et de ses antivaleurs, d’autre part de reconstruire un véritable Etat de droit et ses valeurs fondatrices. C’est entre autres la séparation des pouvoir, le respect de la hiérarchie des normes, la justice, l’indépendance, l’équité et l’objectivité de la justice, l’égalité de tous devant la loi ainsi que la certitude de la peine.

Le programme de 100 jours du chef de l’Etat, un élan reconstructeur ?

En dépit de son élan reconstructeur, ce programme se présente comme un piège contre son propre régime au regard des déficits organisationnels et de mise en œuvre. Plus grave, un seul homme en porte la croix : le Directeur de cabinet du Chef de l’Etat.

« Depuis le 08 avril 2020 il a été mis aux arrêts de manière inattendue et rocambolesque », rappelle le professeur Cishunguluka Amos, ajoutant qu’après une longue campagne de médiatisation et diabolisation par plusieurs officines politiques y compris celles des alliés politiques, l’instruction du dossier devant le Tribunal de Grande Instance de Gombe, laisse voir, sans ambages, un procès aux allures d’un acharnement politique faisant prévaloir le doute sur les principes de neutralité et d’impartialité.

Les juges sont en train de singer en droit ce qui est déjà décidé en politique ?

Ce groupe dévoile que l’opinion assiste à un procès aux antipodes d’un Etat de droit. Dans un contexte de pandémie de la Covid-19, en dépit de la fragilité de la santé des prévenus, l’arrestation et la prolongation de ces derniers intriguent à bien des égards pour quelques raisons.

D’abord une violation systématique des garanties procédurales, ouvrant ainsi une porte à l’arbitraire pour les cas des citoyens ordinaires, – une justice sélective, qui épargne les gestionnaires du programme, pour se concentrer uniquement sur celui qui n’agissait qu’au nom et pour le compte du chef de l’Etat.

« L’histoire risque de n’en retenir qu’une intention d’éliminer politiquement, socialement et peut-être physiquement un acteur politique » pense ce groupes de penseurs, – loin d’augurer une ère nouvelle dans l’orthodoxie de la gestion des fonds publics, cette procédure semble politiquement orientée. L’escamotage de la Cour de comptes en est une preuve, – une xénophobie rampante qui rappelle des souvenirs tristes ayant conduit à des tragédies humaines.

Ces scientifiques évoquent également des allusions « poison de l’Est », la qualification de « rwandais, burundais », « remarquez monsieur le Président qu’il est du Sud-Kivu », « vous n’allez pas échapper », … actuellement distillée impunément dans ce dossier constituent une menace réelle contre une partie du peuple congolais. Cette situation est riche en conséquence, de l’avis de ce groupe d’intellectuels, soucieux de voir Vital Kamerhe libéré sans condition.

 

  • Egide Kitumaini

 

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